Du paillasson à la relation

Auteur : Cyril Bron

Titre : DU PAILLASSON A LA RELATION. L’expérience esthétique comme processus de changement social.

Mémoire de bachelor effectué dans le cadre de la formation à la Haute Ecole de Travail Social de Genève :

Travail rédigé sous la direction de Marc Pittet

Genève, Haute école de travail social, janvier 2013

Extrait : 

"Sur le terrain même du travail social, au-delà des discours et des pré-construits, des rencontres ont lieu, des existences se révèlent à leurs contacts respectifs et des liens se tissent. J’aimerais porter cette recherche sur ce qui se passe dans cet espace-temps infime de la relation, ouvrir un aspect sensible de la pratique, proposer l’expérience esthétique comme point de départ de l’action sociale.

Que ce soit en groupe ou de manière individuelle, la rencontre autour d’un projet esthétique peut transcender les individus, les amener à se dépasser, provoquer des émotions et peut devenir un espace temporel d’échanges.

Dans cette démarche, j’aimerais pouvoir avancer sur le terrain de l’esthétique, voir quels sont les moyens pour le travailleur social d’activer des projets dans ce domaine. Si je vais aborder la notion d’esthétique à travers quelques concepts philosophiques, anthropologiques et historiques, j’aimerais l’aborder de manière concrète en regard avec une pratique de terrain.

Si on veut lier l’expérience esthétique avec le travail social, ce n’est pas en mettant en avant un savoir-faire individuel artistique, mais de trouver les moyens de proposer des processus démocratiques, de favoriser le pouvoir d’agir et la créativité des individus. Le travailleur social devient alors un ingénieur démocratique (selon l’expression de Freynet), un médiateur, une passerelle entre les individus.

L’artiste plasticien et la pratique artistique située deviennent alors des modèles de cet engagement démocratique. L’espace public ou social devient un espace d’expérimentations dans lequel les populations peuvent agir et entrer en interaction. L’art devient une matière vivante, vibre au contact des gens et se métamorphose sans cesse.

“Le problème [...] ne sera plus désormais de savoir que représenter pour l’artiste, et comment représenter, mais bien comment proposer des modèles vitaux d’expérience, comment favoriser la réflexion, comment activer la communication, comment provoquer une prise de conscience. [...] Le but ne sera plus la confection plus ou moins réussie d’un message individuel donné à consommer sous une forme sacralisée mais l’élaboration d’un système ouvert par lequel transiteront une série d’échanges interactifs.“ (Fred Forest)

 

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